jeudi 29 novembre 2012

EDF, en attendant Godot


EDF, une merveille. Entre la saga de Gösta Berling, Courteline et Kafka. C'est le monde des ils et des ons. Premier acte. J’appelle samedi pour qu’ils rétablissent, on me dit de payer par carte bancaire, ce qui fait toujours hésiter, mais on précise que de toute manière cela ne pourra pas être fait avant lundi. Cependant ajoute-t-on (un on sympathique tout plein) dès le règlement effectué, c'est-à-dire dans la même journée, ils viendront rebrancher, c’est le règlement. C’est donc un coup de lundi. Soit. J’annonce l’évangile au curé ravi.

Aujourd’hui lundi, re appel, carte bleue en main, tant pis pour le risque. Le nouveau on -une one cette fois- réprobatrice, me prévient qu’on ne peut pas me rétablir avant d’avoir mis en place un prélèvement automatique, c’est le règlement, impossible de déroger. Soit, je l’aurais fait de toutes manières. Mais on veut mon relevé d’identité bancaire, que je n’ai pas. Donc il me faut appeler la banque à Paris qui me le faxera. Parfait. Sauf que l’agence est fermée le lundi.

Sauf aussi que ce n’est pas du tout ce qui m’avait été dit samedi par «EDF» ce monstre fait de ons et de ils que l’on ne sait même plus localiser. Où est le bon temps où on demandait à l’employé comment allait sa mère ? Je me sens soudain un croûton inadapté qui n’a plus droit à la vie ou du moins au courant électrique. Je proteste  donc: samedi, il n’avait jamais été question de prélèvement automatique -mais par contre je pouvais tout de même payer.- On ne se démonte nullement et on me répond que c’est normal parce que c’était le week end (?) Le règlement est-il différent le week end  et en semaine ? Non, évidemment rétorque-t-on avec hauteur -et accent du midi cette fois- mais celui-qui-m’a-répondu-samedi était à Quimper. Soit, mais à Quimper, le règlement d’EDF varie-t-il ? Réponse hautement philosophique: non, c’est ici que ça varie. ! Oui. Ici, ce n’est pas comme à Quimper. D’accord, mais ne le savait-il pas, ce renseigneur de Quimper, qu’ici c’était ici, tout différent d’ailleurs ? Non, bien sûr, il ne pouvait pas savoir puisqu’il était à Quimper. !! Je commence à craquer. J’allume un clop.

Mais alors pourquoi un service renseigneur qui ne peut pas savoir puisqu’il est à Quimper? One est intraitable et reprend en boucle: ici, c’est ici, et Quimper, c’est Quimper, ils ne peuvent pas savoir, c’est normal. Ca commence à chauffer (à ? cts d’euros la minute). Mon chien aboie férocement pour me soutenir. On se fâche et raccroche. Mon Dieu, pourquoi m’a-tu abandonné ?

Je remercie le caniche mais lui explique que ce n’est pas avec de tels arguments que le curé sera «rétabli» aujourd’hui. Il faut savoir composer avec les ons. Qu’il me laisse faire, le chef c’est moi. Je retente le coup. Cette fois, on est plus sympathique et on me dit qu’on va me rappeler pour vérifier que je suis moi... (Au cas où un inconnu voudrait payer à ma place ?) Et on me rappelle en effet, merci mon Dieu. One, cette fois, est gradée, dynamique et pleine d’allant, une one pour cas difficiles sans doute. Elle enregistre mes coordonnées bancaires, ça marche. Puis mon chien aboie encore, mais de joie. Pourquoi ça coupe à chaque fois ? Je rappelle: la nouvelle one n’est pas au courant, mais elle est peut-être à Honolulu, il va falloir tout reprendre à zéro. Non ! On me rappelle sur mon portable, et miracle, c’est la première one qui s’excuse d’avoir coupé, ça arrive tout le temps, ce n’est pas du tout à cause du caniche, le standard est saturé car ils ont énormément d’appels (apparemment ils ont beaucoup castré ces temps-ci) etc... Ca marche merci mon Dieu. Le paiement est accepté m’assure-t-elle. Ouf. Je vais peut-être être rétablie, comme ils disent, tout à l’heure même. Ou, en tout cas, comme ils s’y engagent formellement, dans l’après-midi.

Mais je dois être présente car il faut tout disjoncter auparavant. Soit. Je cours, vole et… Non, ce n’est pas la peine de courir me dit-on. On va me rappeler. Ce sera un autre on encore, mais un on d’une toute autre dimension, mâle et armé de pinces, fils et fusibles, un on qui coupe et découpe. Ce sont les seuls ons identifiables et identifiés de la bande, les seuls que l’on peut attraper mais l’on n’ose. Des bons ons parfois. Quoiqu’un des ces ons est assez mauvais cheval ; la dernière fois, il a voulu tout vérifier et a exigé que j’installe un disjoncteur au sous compteur, peut-être avait-il raison… mais c’est un ancien élève de maman et son air sournois me semble d’assez mauvais augure. Voudrait-il par hasard se venger de la mère sur la fille ? C’est déjà arrivé. Le on m’a pourtant assuré que Pauline lui avait laissé un excellent souvenir, d’ailleurs il était plutôt bon élève. Alors, jalousie ? Qui sait ? Quelque chose dans son regard ne me plaît pas. Je lui ai demandé son nom, je connais tous les élèves de maman, mais pas ce on là. Il devait être du genre bûcheur incolore inodore et sans saveur abonné à la huitième place, un jour rétrogradé à la neuvième. A cette époque, le pouvoir d’un instit de village était féodal. (José a confirmé: «c’est un con.») J’attends donc l’appel de on. Espérons que cela ne sera pas celui-là. L’histoire devient palpitante.

Notons qu’à l’origine, c’est entièrement de ma faute. Puis, de celle du curé. Et que je suis salement manipulatrice puisque j’ai fait l’andouille avec l’histoire du prélèvement automatique jusqu’à ce que j’arrive à trouver un on plus malléable que les autres. Un jeune on sans doute, pas encore rompu aux arcanes du rapport EDF/clients. L’anonymat comporte des avantages: si un on bloque, on peut toujours en essayer un autre… jusqu’à trouver le bon on, tandis qu’au guichet, devant un on unique et omnipuissant aux yeux glauques et cruels qui vous barre la route comme un Patou en service, macache, à moins d’Erwan avec son AK 47. On va peut-être se faire engueuler demain. Je m’en veux… A moitié: le curé ne peut plus rester dans le noir, la fin justifie les moyens, on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs, la loi est faite pour les hommes et non l’inverse, je préfère la justice au dictats du tyran etc… je m’accable de formules incantatoires pour justifier ma turpitude… J’attends. Le cœur battant. Qui sait si on ne s’est pas aperçu de ma fourberie ? Je n’ai pas la conscience tranquille. Kafka. Je vais me faire un café pour calmer mon angoisse. Mais il n’est que deux heures. On mange sûrement.

Ma roublardise n’a pas été détectée ; mes angoisses étaient sans objet. C’est un on syndiqué qui m’appelle pour m’annoncer qu’il est en grève. Je ne puis le lui reprocher car c’est justement à cause de la délocalisation. Quimper répondant pour Malaigues et vice versa, cela entraîne ce que l’on vient de voir, des emplois supprimés, et le client auquel on facture les communications, mécontent et totalement perdu… Qui ne sait même plus qui maudire. El pueblo, unido, jamai sara vincito. Soit. Mais enfin ça ne m’arrange pas. Je lui conte ma vie, je dramatise, le curé seul sans électricité qui déprime etc… Il va voir. Il semble ouvert et serviable -ce n’est pas l’ancien élève de maman-. J’espère que ce n’est pas celui-là qu’il va consulter. Je vais acheter des cigarettes, mon portable à la main, prête à bondir. Ce journal seul me permet de résister à l’angoisse de l’existence à laquelle je me sens totalement inadaptée. Coupable. Nulle. Je vais voir mon horoscope. Il me dit bêtement que plus je m’intéresse aux autres et plus on s’intéresse à moi. Le beau scoop. J’ai honte.

Quinze heures. Toujours rien. Je rappelle. On m’exhorte de ne pas m’en «faire», on me confirme que l’ordre de mission est bien parti, on leur a tout expliqué, le lieu, l’urgence, de m’appeler une demi heure avant, tout est nickel, pas de souci. Ils vont m’appeler.

Seize heures. Même conversation ou à peu près. Il ne faut pas m’inquiéter, ça ne va pas tarder, c’est normal qu’ils tardent, ils ont du travail... etc Je fixe mon portable depuis trois heures, en vain. Le caniche s’endort. Il a perdu espoir.

Dix sept heures, ça se gâte. Et flûte, j’ai payé, ils doivent contractuellement me rétablir. Rappel. Deux fois. Toujours la même voix suave, puis un soupir et la douce musique. Re soupir et à nouveau, l’autre voix, disharmonieuse, celle-là.
-- Si vous aménagez, tapez 1, si vous êtes un professionnel, tapez 2, si vous… Mais, j’ai le coup à présent, je tape directement le 4 à une vitesse d’enfer, une virtuose du clavier, je suis devenue. Car mon cas est le 4, naturellement le dernier proposé et cependant le plus fréquent. Un énième on. Il faut tout reprendre à zéro comme à chaque fois. Mais là aussi, j’ai le coup. Nom, prénom, domicile, à toute allure. Demarret, Irène, Le Ranquet, coupure etc… Ne quittez pas. On va voir avec un autre on, plus important sans doute… Je ne quitte pas. Mais c’est on qui me quitte, au bout d’un assez long moment. Je rappelle, furieuse. Encore un autre on, qui me dit qu’il ne peut pas prendre l’appel car il est occupé. J’attends, puis je crie enfin, ça soulage. Le prix de la communication etc… Un simple appel local, une broutille m’annonce ce on-là, un peu dédaigneux devant ma ladrerie. D’accord mais c’est le  dixième. (?) On consent enfin à s’occuper de moi et à abandonner un dossier urgent. Nom, prénom, etc… Je dévide. N’allez pas si vite, je n’ai pas noté. Puis, un silence embarrassé. On appelle devant moi Soubeirannes et on discute ferme. J’apprends ainsi que ce dernier on est logé à Beaucaire. C’est toujours mieux que Quimper, quoique… (J’entends tout: la cliente est mécontente etc…)

Et hélas c’est le coup de théâtre, l’intervention d’un deus ex machina, mais à l’envers. Un diable ex machina, plutôt. On finit par me résumer, l’air penaud, la conversation vue de l’autre côté: ils ne sont pas très sûrs de me rétablir, ni aujourd’hui ni même demain. A vrai dire, ils sont même plutôt sûrs du contraire. Car demain il y a grève etc… On a l’air fort ennuyé. Je hurle, demande à parler au responsable. On me le passe aussitôt avec empressement. C’est une one. Qui m’affirme sèchement qu’en effet, elle ne peut rien garantir, elle préfère me le dire honnêtement car elle est honnête. Ni aujourd’hui, ni même demain. Ils ont bien demandé le rétablissement comme il se devait après le paiement, ils ont la conscience tranquille, mais ils n’ont en fait aucun pouvoir sur les services techniques, qui peuvent faire… ou ne pas faire. Des épiphénomènes en somme… Alors pourquoi affirmer que… ? Ce n’est pas moi qui vous l’ai dit. Là, one se moque carrément de moi. Le ton soutenu réveille le caniche qui veut intervenir. Vous êtes responsable donc vous ne pouvez vous défausser sur un inférieur. Ce qu’il a dit -qui est du reste la règle- c’est comme si c’était vous qui l’aviez dit… A x cts d’euros la minute, je me paie le luxe de lui faire un petit cours sur la notion de responsabilité administrative, avec ma plus belle voix Sorbonne sans doute. One en convient tout à fait et me promet qu’on va régler ça en interne. Je m’en fous.

Et one tente de noyer le poisson en évoquant les intempéries (?) qui auraient nécessité des dépannages en urgence… Pourquoi alors garantir des prestations que vous savez fort bien n’être pas en mesure de fournir, comme vous venez de l’avouer ? Il y a des impondérables etc… Je craque. Appelez demain matin à la première heure, on pourra toujours vous dire quelque chose. Je ne veux pas que vous me disiez quelque chose, surtout pas, mais seulement que vous me rétablissiez le courant.
Je n’en peux plus. Suite au prochain épisode.

Ce n’est donc pas fini. Je vais voir un film idiot à la télé. Je n’ai plus que ça. Du coup, je n’ai pas téléphoné à Nathan. A toute chose malheur est bon, dit le proverbe. Je sais à présent que je ne l’appellerai pas. Ouf. J’ai cicatrisé la conversation d’avant-hier au terme de laquelle il me disait coupable des aléas toujours identiques qui me frappent souvent, élargissant la plaie au lieu de la panser. Il y a aussi autre chose dont je voudrais parler… mais je n’y arrive pas. Je vais rouler un peu puis je verrai si j’ai le courage.

EDF, second épisode

Rappel EDF ce matin, première heure c'est-à-dire dix heures. C’est presque du temps complet. La nouvelle one (ne quittez pas) cherche à contacter sa chef, en vain car elle est en réunion -tu parles- puis elle m’assure re-noter et relancer tout le processus et s’excuse, après avoir lu avec attention, à voix haute, ma saga de la veille qui apparemment a fait l’objet d’un chapitre entier d’une nouvelle interne à EDF avec date, heures, noms des ons qui m’ont répondu et principales répliques échangées dans leur substance et presque dans la lettre -compte rendu à peu près exact sauf au moment crucial de l’affaire lorsqu’on m’a raccroché au nez, où il est mensongèrement écrit «la cliente a raccroché». Menteurs.- On m’assure qu’on va m’appeler et tout faire pour que... Turlututu. Je donne aussi le numéro du fixe. On ne sait jamais, si le portable dysfonctionnait, deux précautions valent lieux qu’une. Ca repart, pour la journée sans doute. Je suis toujours prête à bondir, entre portable et fixe, clés de voiture devant moi. Si seulement je pouvais lire mon courrier…

Hier j’ai réfléchi. Je vais l’écrire, cette chose qui me taraude. Tant pis. Je l’ai mentalement «écrite» dans la voiture, en conduisant. Il le faut. Sinon tout cela ne sert à rien.
EDF, troisième épisode, suite et fin

«EDF» n’a toujours pas appelé. C’est fichu, à présent. Le curé est navré car il ne peut plus recharger son portable. Tiens, il commence à prendre conscience que pour lui aussi, c’est ennuyeux. Demain, peut-être ? Je n’ai même plus la force de me révolter. Et auprès de qui, à cette heure ? Je vais ranger la galerie. Lourde tâche. Agréable, au fond.

Miracle, coup de théâtre, «EDF» a appelé… vers dix sept heures trente. Les ons techniciens cette fois, les vrais, les seuls qui valent la peine. Des ons chirurgiens, des ons tranchants. Un peu gênés. Est-ce que ça vous embête si on ne vient que demain ? Parce qu’il est tard, comprenez- vous, et, etc... Mon énergie revient d’un coup, finalement intacte. Je hurle. Bon, d’accord, ils vont venir. Je fonce. Un embouteillage à Pont d’Avène. Un accident ? Ce n’est pas possible. Je suis décidément maudite. Cela n’arrive jamais. Et il faut que ce soit juste aujourd’hui… Je coupe la file, je slalome, portable sur les genoux. Ouf, je suis passée, sous l’œil stupéfait des quidams qui attendent sagement à la queue leue leue. Alléluia. Soubeiranes. Je les vois enfin, garés vers le pont. Merci mon Dieu. Un camion bleu. Le gars qui est au volant me fait signe d’y aller, il me suit. J’y «vais» donc. Personne derrière moi. Il doit manœuvrer sans doute. Le curé sort, joyeux. Ils arrivent. Enfin ! On descend vers le portail. Et on regarde le chemin. Bêtement, car il n’y a rien à voir. Anne ma sœur Anne… On se sent dépendants, stupides mais ça ne fait rien, on reste là, figés comme des santons. On attend. Personne. Il est dix-neuf heures à présent. Ca, c’est mauvais. Mais où sont-ils passés ? Vous êtes sûre que vous les avez bien vus ? S’enquiert le curé, qui redoute une hallucination. Oui. Il ne faut pas plus de trois minutes du pont pour arriver ici. Je le sais bien. Il se désespère. Moi aussi. Je rappelle deux fois le 810. Quimper, comme d’habitude, ils ne savent pas etc… Je raccroche, après un merde retentissant, ça y est, j’ai craqué.

Je retourne au pont à toute allure. S’ils étaient partis ? S’ils s’étaient perdus ? C’est arrivé. Je manque d’emboutir un vieux monsieur en voiture qui marque trop longuement le stop. Dégage connard, je ne l’ai pas dit mais bel et bien pensé. Ca y est cette fois, je suis folle.

Le camion est toujours là, ouf. Je me gare en double file sans mettre le clignotant. J’entends derrière moi crisser des freins. Une moto fait un écart. On est toujours au volant, à l’arrêt. Placide, on écoute la radio, on a visiblement la vie devant soi. Il attend, me dit-il. Mais quoi ? Qui ? L’autre. Quel autre ? Il faut qu’on soit deux. Pourquoi ne pas me l’avoir dit ? Ca fait deux fois que j’appelle. Il ne savait pas. Vous vous rendez compte que vous rendez les gens dingues ? Non. Re coup de freins. J’y vais, c’est dangereux. Le Ranquet, encore. Je rassure le curé qui en pleure presque. Si près du but, mon Dieu et puis plus rien… C’est trop injuste. Je le lui certifie, ils vont venir. Ils arrivent. Les voilà !!! Tous les deux. Ils rétablissent en trois secondes, sans même nous faire l’aumône d’un regard. Mais je les attends de pied ferme pour le dernier acte vengeur.

Discussion animée à laquelle, ô stupeur, participe fortement le curé, qui, caché derrière moi, crie et gesticule, les traitant indirectement de feignants de fonctionnaires, ce qu’ils ne sont pas. Le ton est si soutenu que j’ai peur à un moment que, par mesure de rétorsion, ils recoupent. Ces hommes à pinces sont puissants et dangereux. Marina passe et repasse en quatre quatre devant le portail… et ralentit à chaque fois, braquant légèrement son engin, mine de rien, sous prétexte de malhabileté et d’étroitesse du passage, vers le dégagement de l’allée où, tout en en haut, comme sur une scène de théâtre, a lieu le dernier acte, très enlevé, de la pièce «Irène et EDF». (C’est tout à fait inutile, le camion est bien garé, et elle est une conductrice macho, toujours à fond, mais plutôt dégourdie ; malgré ses pointes de vitesse dangereuses dans ce chemin en terre battue, elle n’a jamais écrasé un enfant, ce qui est tout à fait remarquable.) J’ai envie de lui lancer: arrête toi carrément, tu économiseras de l’essence et ce sera plus facile pour écouter.

Ils n’ont pas été prévenus que je les attendais hier. Non, il n’y avait pas particulièrement de travail ni d’urgence ce jour là. Mais c’est que voilà : c’est le «Central» qui appelle «Nîmes» ; ensuite «Nîmes» qui appelle «Malaigues» ; puis «Malaigues», les Chefs de Soubeirannes ; et enfin les Chefs, eux… Un travail délicat, comme on peut voir, en quatre actes essentiels. Où diantre le fil a-t-il rompu ? On ne sait pas. Ce n’est pas eux, en tout cas, ils ne demandaient qu’à me rétablir, ils ne sont pas mauvais bougres, et ça prend deux secondes, vous avez vu, et en plus, il n’y avait pas grand-chose à faire hier après-midi. C’est les Chefs… (?) En tout cas, les risques de thromboses anévrismales augmentent en proportion du nombre d’étapes dans tous ces ordres sinueux répercutés. Ils en conviennent et me conseillent de leur faire une lettre, à ceux de Nîmes. Puisque eux n’y sont pour rien. Fin de l’épisode. Le curé a l’électricité. Dieu soit loué. Je sens en moi la satisfaction du devoir accompli. Bêtement. A ce propos, il a oublié de me payer.
Je file à Atuargues. L’instit m’attend.




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